Operation Begonia by Caroff André

Auteur:Caroff André
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: FLEUVE NOIR
Publié: 2012-05-25T04:00:00+00:00

Ils abandonnèrent la 604 aux abords de la Porte d’Italie, prirent un taxi et se firent conduire à proximité de la rue du Génie. Il pleuvait toujours, la température était fraîche et il était trois heures du matin.

— Crevé ! fit Manu en déambulant sur le trottoir désert, je suis crevé ! T’as pas paumé la clé au moins ?

— Non, ne crains rien.

Ils avaient passé un temps fou à effacer leurs empreintes sur le comptoir et dans la voiture. Le démonte-pneu avait été balancé dans une rivière que la crue transformait en torrent de montagne. L’expédition se soldait par un échec retentissant, il ne fallait pas qu’elle devienne une catastrophe au cas où Buchet porterait plainte.

— Éric est un con !

Poncet haussa les épaules.

— S’il avait eu raison, tu serais plus aimable avec lui. Tu as été le premier à admettre que son hypothèse était fondée. Ce n’est pas gai que de n’avoir rien trouvé, mais le plus triste est que nous ne savons plus où chercher.

Manu shoota rageusement dans un caillou. Qui alla cogner l’aile d’une 2 CV en stationnement. Cela fît boum !

— Du calme ! gronda Poncet, ce n’est pas le moment d’attirer l’attention. N’oublie pas que la police et Mueller nous recherchent. C’est une situation idiote, du moins pour ce qui concerne Mueller… Il faudrait arriver à le persuader que nous n’avons pas le sac.

Manu ricana.

— Il ne nous croira pas. Pas la peine d’user de la salive. Puis y a pas que ça. On a une ardoise chez lui au sujet de Horn et Finke.

Ils pénétrèrent dans l’immeuble après avoir vérifié qu’on ne les suivait pas. Ils montèrent sans bruit l’escalier. Poncet ouvrit la porte et se trouva face à Simon Pavese qui dormait à moitié sur une chaise.

— Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit Manu.

Pavese montra les dents.

— Éric est allé acheter des cigarettes sur le coup de quinze heures et n’est pas revenu. Depuis, j’attends. Ici parce que j’ai peur que les flics ou les hommes à Mueller viennent chez moi… Je suis quand même content de vous revoir ! Jusqu’en cet instant je pensais que vous aviez été cravatés tous les trois !

Manu referma doucement la porte. Poncet s’assit sur une autre chaise, très lentement.

— Shhh ! fit-il entre ses dents, tout va plus vite que nous le pensions, n’est-ce pas ? Selon toute vraisemblance, Mueller vient de mettre ses menaces à exécution. Lui et ses hommes doivent être en train de questionner ce malheureux Éric qui ne tiendra pas le choc.

— Et si c’était les flics ? dit Manu.

Poncet secoua négativement la tête.

— Si c’était les flics ils seraient déjà là, avec la brigade antigang, des fusils lance-grenades, et tout leur attirail habituel.

— Pourquoi ? Personne n’a rien à nous reprocher…

— C’est précisément pour cela que j’estime la police étrangère à la disparition d’Éric. Mais il n’empêche que Mueller fera parler notre ami. Désolé, Simon.

Comme en écho le téléphone sonna. La ligne était celle de l’autre appartement. Simon décrocha, s’humidifia les lèvres et dit :

— Pavese.

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